Il y a quelques jours, j'ai eu l'opportunité d'obtenir, à mon travail, deux billets pour un spectacle finançant une belle aventure d'une douzaine d'étudiants en biologie et écologie du collège Edouard Montpetit à Longueuil. Le projet Éco-Aventure transportera en janvier prochain une douzaine d’étudiant(e)s au cœur des écosystèmes tropicaux du Costa Rica où ils partiront à la découverte d’une nature splendide et grandiose, abritant plus de 5 % de la biodiversité planétaire. En compagnie de scientifiques, d’organismes de conservation et de membres de la population locale, les participant(e)s seront appelés à se pencher sur diverses problématiques à caractère écologique telles que l’exploitation des ressources naturelles, le maintien de la biodiversité, la conservation de la faune et de la flore, ainsi que la mise sur pied de projets de développement durable visant à protéger certains habitats et les espèces qui y vivent, dont plusieurs sont menacées d’extinction. Ils participeront également à un projet de recherche en biologie de conservation. Pendant une semaine, ils travailleront intimement avec les chercheurs du Centro Cientifico Tropical sur un inventaire de biodiversité annuel qui sera poursuivit par les prochaines cohortes d’éco-aventuriers.
Nous voici donc partis pour voir ce fameux spectacle-bénéfice au Collège. Et partis pour voir qui donc? Mais Boucar Diouf, le conteur humoriste qui monte, qui monte.
Mais qui est Boucar Diouf? Je le laisse se présenter lui-même:
"Avant de venir au Canada, j’ai fait une maîtrise et une attestation d'études approfondies à la faculté de sciences de l'université de Dakar. Par la suite, j’ai obtenu une bourse pour faire un doctorat en océanographie au Québec. Je n'étais pas le premier à quitter la famille pour les pays froids : mon frère N'dane a fait son diplôme d'ingénieur en Tchécoslovaquie et un troisième cycle en Belgique. Avant mon départ, j'ai eu une semaine de cours intensifs sur le choc culturel et l'adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de me parler du choc thermique. C'est ce que j'ai compris lorsque j'ai découvert l’hiver du Québec en robe africaine.
Après avoir connu le choc thermique, j'ai commencé à me poser des questions sur l'hiver. Et plus je lisais sur le sujet, plus je m'intéressais à la physiologie de la résistance au froid chez les ectothermes. Finalement, j’ai décidé de faire ma thèse de doctorat sur les adaptations au froid chez les poissons. C'est après avoir soutenu ma thèse, cinq ans plus tard, que je me suis posé la question fatale : « Qu'est-ce que tu vas faire avec une telle spécialisation au Sénégal où il fait quarante degrés à l'ombre ? »
http://www.boucar-diouf.com/Après avoir connu le choc thermique, j'ai commencé à me poser des questions sur l'hiver. Et plus je lisais sur le sujet, plus je m'intéressais à la physiologie de la résistance au froid chez les ectothermes. Finalement, j’ai décidé de faire ma thèse de doctorat sur les adaptations au froid chez les poissons. C'est après avoir soutenu ma thèse, cinq ans plus tard, que je me suis posé la question fatale : « Qu'est-ce que tu vas faire avec une telle spécialisation au Sénégal où il fait quarante degrés à l'ombre ? »
Boucar est arrivé, tranquillement, par la même porte que nous, en serrant amicalement la main des étudiants.
Ensuite, il est venu placoter avec nous dans la salle, en attendant l'heure du début.
Puis ce fut plus d'une heure de contes québéco-africains d'un homme riche d'une grande culture qui veut faire tomber les barrières entre la société d’accueil et les immigrants.Après l'entracte, ce fut ce qu'il appelle la deuxième partie interactive de la soirée. On a allumé les lumières, on posait des questions, et il répondait .... S'il voulait.
Pour votre plaisir, j'ai volé quelques images de cet échange interactif. Tout d'abord, ne pas oublier de faire référence à une célébrissime émission québécoise dont un épisode a fait le tour de la planète: La palourde royale. Mais regardez plutôt:
Et maintenant, Boucar nous raconte le making of de l'émission, puis nous parle de la condition des personnes âgées en Afrique. Un pur plaisir:
"Un jour où je marchais sur la montagne, j'ai vu une bête. Je m'en suis approché et j'ai vu un homme. En m'en approchant encore, j'ai vu mon frère. Qu'il vienne chez nous pour s'installer ou qu'il ne fasse que s'arrêter, s'il travaille à s'intégrer, traitons-le comme un invité car il a beaucoup à donner, toute une richesse à partager. Si tu veux bien en profiter, laisse-toi aimer et être aimé. Ouvre ton cœur au monde entier, aux immigrés, aux réfugies, qu'ils soient plus ou moins colorés."
Boucar DioufAllez, bisou les gens !!!
Vraiment très interessant et plein de vérité. Vraiment cela a du être une bonne soirée
RépondreSupprimerBises
Elisacanada
J'adore la poularde royale, mort de rire qu'est ce que j'ai pu rigoler... je l'avai mis en lien sur facebook.
RépondreSupprimerSuper ce mec
becs
Il m'a l'air très sympathique et abordable cet homme-là.
RépondreSupprimerOh oui! D'une gentillesse et d'une simplicité! En fait, titulaire d'un doctorat en biologie, il était professeur de fac de la professeure qui organise ce voyage au Costa Rica. Il est arrivé en 1991, a été prof quelques années, mais s'est tourné vers le spectacle en 1998. Cependant, il est toujours passionné de biologie et d'écologie et va sortir un livre au printemps prochain sur les belugas.
RépondreSupprimerUne belle leçon de simplicité et d'humanité,
RépondreSupprimerCette soirée devait être bien sympa.
Gros becs
Merci de nous avoir fait découvrir la palourde royale !
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