Les miettesOn le sait pourtant. Les miettes, ça gratte. Après, quand on se couche, ça fait crac crac. Contrairement à ce que prétendent les youpila de la fantaisie, non seulement on préfère faire ça dans un lit, mais en plus, on le souhaite propre, pas garni de trucs qui font crac crac. Alors, si on le sait, pourquoi continue-t-on de grignoter au lit bêtement? Parce que chéri vient d'apporter le petit-déjeuner pour se montrer attentif et prévenant comme on le lui a fait savoir (il a oublié le lait et le sucre, mais je boirai mon café stoïquement pour ne pas le décourager).
Le chienLe labrador baveux, on sait très bien comment il est arrivé là: lorsqu'il n'était qu'un chiot d'une livre, déboussolé et éperdu d'amour et qu'il couinait au pied du lit en réclamant sa mère ou un creux de bras réconfortant. Bon, OK, mais juste ce soir alors. Mais "juste ce soir" est une notion qui échappe complètement à l'entêtement canin.
Aujourd'hui, le labrador accuse ses soixante livres au mieux, et persiste à squatter le dessus de la couette. On peut le bousculer, lui envoyer des coups de pied pour essayer de récupérer un bout de territoire, essayer de lui expliquer que là, on a autre chose à faire, ça ne le dérange absolument pas, c'est à peine s'il soulève une paupière alourdie.
Donc, le chien dans la chambre, c'est NIET dès le début.
Le chatAutre variante du précédent. Le chat est plus petit, plus léger, plus propre. Mais c'est le plus grand mateur que la terre ait jamais porté. En plus, pas gêné pour deux cennes. Il reste là, imperturbable, à nous observer, avec dans l'œil cette expression de vague dédain qui anéantit les élans les plus enthousiastes. Ou alors, il trouve les pieds rigolos et décide de mordre dedans pour voir si ça se défend. Pour une vie sexuelle épanouie, le chat représente une menace à ne pas négliger. Mais pour la vie affective aussi. Un chat, c'est tellement joli, délicatement lové sur le lit, ronronnant, qu'on ne peut s'empêcher de le regarder, de l'appeler, de le caresser. Résultat, chéri qui aimerait bien aussi qu'on le regarde, qu'on l'appelle ou qu'on le caresse finit par en prendre ombrage.... Quand ce n'est pas lui qui commence.
Le masque de beautéLà, on aborde les mythes de la féminité . Personnellement, je ne connais pas une fille qui se couche avec son masque de beauté. Mais bon, je sais que ça existe. Quelle idée!!! un emplâtre visqueux qui vient huiler l'oreiller et éloigne les hommes mieux que de la Citronnelle contre les moustiques! Un masque, ça se tartine copieusement dans l'intimité de sa salle de bains, avec certes le monsieur, mais qui cogne à la porte pour savoir si on en a encore pour longtemps parce qu'il aimerait bien se brosser les dents avant l'année prochaine, si on le permet.
Les chaussettesC'est comme les miettes et le masque de beauté. Et pourtant, il suffit d'un petit rhume, un petit coup de froid pour qu'aussitôt ressurgissent les horribles tue-l'amour, l'hécatombe des sentiments, l'Armaggedon du couple, j'ai nommé les chaussettes en coton molletonné. Douillettement blotti sous la couette, Mamour vient tout doucement quêter un petit contact physique, un doigt de pied amoureux et aventureux..... Et tombe aussitôt sur une chose molle,rêche, froide et sans âme. Car il faut reconnaître que c'est plutôt notre apanage. Vous en connaissez, vous des copines qui se couchent le soir sans jamais avoir froid au choix, aux pieds, aux mains, au bout du nez (ou à tout ça à la fois)?
La télécommandeD'une part, la télécommande est un objet éminemment chargé en symboles. Celui qui la détient, détient le pouvoir. Et qui dit télécommande, dit télé. Certes, la télé peut devenir un sujet d'échanges privilégié. À un détail près. Moi, j'échange essentiellement quand le film ne me plait pas, sinon, j'écoute et je ne supporte pas qu'on commente à voix haute à côté de moi. Or, si j'en suis réduite à regarder un film qui ne me plait pas, c'est que j'ai cédé au profit de mon chéri, qui, lui aussi, apprécie moyen que je critique. Conclusion: soit on aime tous les deux le programme et on se mure dans un mutisme peu enrichissant, soit un seul se passionne pour le sujet et on finit par s'énerver.
Sans oublier que la télé est l'appareil le plus soporifique du monde. Une fois allongés, sans obligation de se relever pour se démaquiller ou se brosser les dents, on ne l'éteindra plus, ou alors, très tard et machinalement. Bisou Mamour, bonne nuit, je vais dormir. Ah oui, tiens, toi tu dors déjà?
La WiiDéjà, avec la PSP, il s'enfermait dans son univers parallèle. Je le sentais près de moi dans une bulle à laquelle je n'avais pas accès. Mais maintenant qu'il a une Wii, je prends son coude dans le menton ou dans les côtes toutes les trois minutes. Y en a marre, là!
Les peluchesPassé 9 ans, on arrête! On n'est pas dans la chambre d'Hannah Montana! Un minimum de sens érotique, que diable! Le principal intérêt du chéri est de remplacer les peluches, alors STOP! On ne peut pas tout avoir dans la vie!
Un cellulaire qui a la fonction textosOn est là, tranquillement, à jaser de nos projets d'avenir (c'est qui qui s'occupe des courses au supermarché demain, c'est toi qui passe au pressing) quand la conversation s'enrichit d'un bip répété et persistant, venu d'ailleurs.
Forcément, j'attrape mon cellulaire. Ah, c'est copine! Attends, c'est peut-être important, bouge pas, j'en ai pour 2 minutes. Je réponds, tip tip tip tip, tiptip, tip tiptiptip, voilà, envoyé! Chéri, on parlais de quoi déjà? On reprend notre conversation et oups, rebip, copine répond.... Je reprends le téléphone.......
Puisque c'est comme ça, lui aussi prend son cellulaire.
Un téléphone qui fait des appels aussiC'est exactement pareil que le cel, sauf que ça fait beaucoup plus de bruit. Franchement, il exagère Mamour!
D'autant plus que copine ne répond plus...
Des draps de soieAaaaahhhh qui n'a jamais fantasmé à l'idée de se coucher amoureusement avec son chéri dans des draps soyeux, doux, le luxe à l'état pur, quoi. Sauf que les draps de soie, en plus de coûter mille cinq cent dollars le mètre carré, c'est froid et ça a un défaut majeur: ça glisse. Mamour vient là, non là! Rattrape le drap, il se barre! L'oreiller, sous ma tête, pas par terre. Passé une heure de ce manège, on commence à rejeter sur l'autre l'idée de cet achat débile (t'a trop visionné James Bond prériode Roger Moore) tout en se cramponnant au tissu trop soyeux pour nous sauver du
précipice. Chéri, t'es où? Bing!.... Oups, t'a glissé?
Un sujet de débatUn sujet de débat, ça s'amène à table, pendant que l'autre a la bouche pleine et ne peut par répondre. Ou dans la voiture, alors qu'il est censé se concentrer sur sa conduite et qu'il ne peut pas s'enfuir. Ou même dans le salon, si le film de ce soir n'est pas terrible. En fait, un sujet de débat, on peut le trimballer n'importe où, mais pas dans un lit. Car, si par hasard ça tournait au vinaigre, la dispute et tout le ressentiment qui va avec vont se cristalliser sur le lieu même des réconciliations. Pas bon, çà.
Donc, afin de préserver le lit, espace vital et zone franche du couple, abstenons nous de jouer les hamsters qui ramènent tout dans leur nid. Les baballes, les graines de sésame, sa raquette de tennis et ma machine à coudre trouveront une place plus adéquate ailleurs. Ceci dit, trainasser au lit toute une journée en compagnie de l'Homme, avec juste le bras à allonger pour trouver les sushis et le DVD de Kaamelot à portée de la main, c'est délicieux aussi.